lundi 4 août 2014

1968-2014: La planète des singes

Par l'intermédiaire de la sortie dans les salles de la Planète des Singes: l'affrontement, un comparatif s'impose entre la source (non le livre de P.Boulle paru en 1963, mais le film de Schaffner de 1968) et l'héritage direct.



Soyons d'emblée francs, le film de 2014 n'est qu'un immondice bien gras. Rapidement, voici un panneau sur les points positifs et les points négatifs:

+ La motion capture de César (A.Serkis) et des autres primates
+ Un Gary Oldman convaincant (comme souvent)
+ Une belle photographie
+ Éloge de la différence ?

- Un blockbusters, encore un
- Un scénario peu inspiré
- Des acteurs sans charisme, sans présence
- Un schéma manichéen basique, déplaisant à souhait.
- "Maison, Famille, Avenir": Digne de Pétain, ce slogan reflète, non les préoccupations des primates ; mais davantage celles des américains. Ce sont les valeurs américaines, visibles dans tous les blockbusters.
- Quelques fois, les singes, entre eux, parlent anglais.
- ...


Darwinisme..

Pourtant, le film de 1968, lui, était bien plus original et intéressant. On retrouve dans ce film propulsé par C.Heston l'éloge de la vie, ainsi qu'une découverte de cette dernière. Contrairement au film de 2014, ici l'histoire est plus naïve, moins instrumentalisé par Hollywood.
 Ainsi, il y a des questions sur sa propre  existence qui peuvent resurgir..en clair, l'histoire est moins corrompu par l'ogre américain. Voici les questions que je me suis posées au fil de ce film: L'homme "moderne" est-il mort? Dans quelle mesure y a t-il une exploitation de l'homme par l'homme (le singe évolué)? Pourquoi l'homme revient-il à l'état de bête ignare aussi facilement? 
Bien plus, par sa structure, le film de 1968 nous évoque la traite négrière. En effet, l'esclavage semble communément admis et apprécié. La société constitué de singes est certes primitive sous certains aspects ; mais possède une organisation bien humaine (on parle de police, de ministère, de tribunal). Il n'y a qu'un pas à faire entre les singes du film (les négriers de l'époque moderne et contemporaine), et les hommes du film (les personnes réduites en esclavage). Par ce volte-face habile, il y a un réel message de fond.




Darwinchiant..

Quant au film de 2014, il est moins tranché..seulement centré sur la tolérance de la différence (d'ici, on peut remarquer l'analogie faite à l'apartheid). Le singe, bien que révolté et possédant un chef charismatique, reste sauvage dans sa globalité. De ce fait on ne peut qu'évoquer le mythe du "bon sauvage" véhiculé, entre autre, par L'ingénu de Voltaire: Maurice en est l'exemple parfait. Les autres sont décérébrés ou "méchants" ( ce bon schéma manichéen trop facile..)
Étrangement, ce schéma est le même pour les hommes. Gary Oldman symbolise toute la bêtise humaine ("Mais ce sont des bêêêtees!") et son côté sanguinaire. Comme d'habitude, le personnage principal ainsi que quelques groupies se montrent généreux, sympatoches, chiants.

Enfin, on ne peut que différencier le script. Inexistant et proche du zéro absolu côté 2014,  est bien plus recherché en 1968. Je ne vais évoquer qu'une seule phrase: "Dieu a crée le singe à son image". Bien plus transcendant que "NOOOON", à bon entendeur..

Effectivement, cette nouvelle trilogie n'est pas finie (d'ailleurs le premier film était meilleur), mais il ne présage rien de bon. Loin de moi l'idée de faire l'apologie du film de Schaffner, mais il y a réellement un fossé entre les deux. 

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